X, anciennement Twitter, sous Elon Musk

Elon Musk semble convaincu que « la Terre » entière sera en colère contre les annonceurs ayant cessé d’acheter de la publicité sur X si X disparaît.

À part ses fanboys, tout le monde ou presque qui suit ce désastre a identifié que le problème, c’est lui. Son comportement. Ses décisions erratiques. Son idéologie d’extrême-droite. Ses postures conspirationnistes.

Si Twitter fait faillite demain, il n’y aura pas de révolte mondiale. Les gens passeront juste à autre chose. Il faut sans doute vivre dans une monstrueuse bulle de filtre pour se convaincre qu’un tel événement soit possible.

Une enquête de Matt Binder, publiée sur Mashable, suggère que la plupart des utilisateurs de X ne voient pas les Community Notes. Sur de nombreux posts viraux contenant de la désinformation ou de la mésinformation, le nombre de vues des Community Notes ne représente que quelques points de pourcentage au maximum du nombre de vues du post en lui-même.

Cette enquête s’ajoute à d’autres qui montrent qu’il faut généralement plusieurs heures au moins pour que les Community Notes s’affichent sur des posts viraux. C’est un délai suffisamment long pour qu’une part substantielle des personnes exposées au post corrigé ne voient pas la Community Note.

L’enquête de Matt Binder montre également que de nombreux posts viraux ne reçoivent jamais de Community Notes, et que certains comptes ayant un badge bleu sont des « super-diffuseurs » de désinformation.

Elon Musk et Linda Yaccarino présentent les Community Notes comme l’outil majeur de X pour lutter contre la désinformation. Même si l’outil est utile, ces différentes enquêtes montrent qu’il est loin d’être parfait, et qu’il ne suffit pas.

Sans grande surprise, après que Elon Musk ait dit aux annonceurs de, je cite, « aller se faire foutre », nombre d’entre eux ont prévu de cesser, vraisemblablement définitivement, toute activité publicitaire sur X. Ceux ayant déjà mis en pause leurs achats publicitaires semblent décidés à transformer cette pause en arrêt définitif.

D’après Lou Paskalis, un consultant réputé avec une longue expérience dans le secteur de la publicité :

There is no advertising value that would offset the reputational risk of going back on the platform

Des agences de communication conseillent désormais à leurs clients de cesser toute activité sur X, c’est-à-dire non seulement d’arrêter d’y faire de la publicité, et en plus d’arrêter d’y poster. En cause, le risque réputationnel de voir leur image de marque associée à celle de Elon Musk.

Via @nytimes sur Threads.

Dans un autre article, le même Lou Paskalis explique que de nombreuses marques vont cesser d’acheter de la publicité en silence. Il n’y aura pas de communication publique de leur part, afin de ne pas provoquer de réponse insultante de Elon Musk.

Il estime le ratio à 10 pour 1 : pour une marque qui communique, dix ne diront rien.

Via @mattnavarra sur Threads.

Bon je n’ai pas pu resiter

En plus d’attaquer X en justice pour licenciement abusif, un ancien responsable de la sécurité de l’entreprise dit que les mesures d’économie drastiques imposées par Elon Musk ont empêché X de se conformer à des régulations américaines et européennes (dont le DSA).

Dans le cas de la régulation américaine, son non-respect peut conduire X à payer une amende de plusieurs milliards de dollars. Une telle amende provoquerait sans doute la faillite de X.

Via @cnbc sur Threads.

Après lui avoir dit, je cite, « d’aller se faire foutre », Elon Musk appelle désormais au licenciement du PDG de Disney, Bob Iger. Le tort de Disney ? Suite à de récents posts antisémites d’Elon Musk, l’entreprise a cessé d’acheter des espaces publicitaires sur X.

Il ne fait guère de doute qu’avec cette nouvelle sortie, Disney risque de quitter X de manière définitive. Pas seulement pour la publicité, mais également pour le partage de contenus en tout genre. Voir des comptes comme Disney, Star Wars, Marvel ou Pixar devenir silencieux constituerait une nouvelle évolution catastrophique pour X, que beaucoup d’utilisateurs consultent pour du divertissement.

Le problème pour X va au-delà de Disney cependant. De nombreux annonceurs tentés de mettre des budgets publicitaires sur X seront sans doute refroidis : si demain ils décident de diminuer leurs dépenses publicitaires, ils peuvent s’attendre à se faire traîner dans la boue par le propriétaire de la plateforme. Qui aurait envie de faire de la publicité sur une telle plateforme ?

L’incompétence d’Elon Musk est en train d’entraîner X vers la faillite plus vite qu’il ne faut à un Starship de SpaceX pour exploser en vol.

Via Oliver Darcy sur Threads.

Threads, le concurrent de X de Meta, sera disponible dans l’Union Européenne le 14 décembre 2023.

Un compte à rebours similaire à celui utilisé lors du lancement en juillet est visible sur www.threads.net pour les personnes situées dans l’Union Européenne.

Elon Musk a réinstallé le compte banni en 2018 du complotiste d’extrême-droite Alex Jones.

Alex Jones a été condamné à verser plus d’un milliard de dollars aux familles des enfants tués à Sandy Hook, à cause du harcèlement dont ses diatribes conspirationnistes ont été à l’origine.

https://www.axios.com/2023/12/10/elon-musk-restore-alex-jones-x

Via Axios sur Threads.

Elon Musk a participé à un Space avec Alex Jones. Non seulement il a réinstallé son compte, mais il lui donne également une visibilité de premier plan sur X.

Dans deux tweets, X et Linda Yaccarino prétendent « soutenir » Reporters Sans Frontières. Apparemment, l’entreprise aurait offert pour 25.000 € de crédits publicitaires à l’association.

Le problème ? La dernière fois que RSF a accepté un crédit publicitaire sur Twitter, c’était en 2020.

Via Oliver Darcy sur Threads.

Après de nombreux commentaires racistes sur l’une de ses publications de Noël, la plateforme d’Elon Musk n’a globalement pris aucune mesure de modération. Aldi a décidé de complètement quitter X au début 2024.

https://www.handelsblatt.com/technik/it-internet/werbung-auf-x-deutsche-firmen-wenden-sich-von-elon-musk-ab/29540112.html

Après Anne Hidalgo le mois dernier, c’est maintenant Christian Estrosi qui annonce son départ de X, anciennement Twitter.

Lorsqu’un réseau bâti à ce point autour de l’influence voit des élus de l’importance de Hidalgo ou Estrosi partir, c’est un signe qui devrait inquiéter son équipe de direction.

Elon Musk a partagé des données relatives à l’usage de X, anciennement Twitter. Il les présente comme favorables, alors qu’en réalité elles montrent soit un effondrement massif du nombre d’utilisateurs actifs (de 253 millions d’utilisateurs actifs quotidiens à 185 millions, soit une baisse d’environ 68 millions), soit une diminution substantielle du temps que passe en moyenne chaque utilisateur sur la plateforme (de 32 minutes par jour à un peu moins de 24 minutes).

Il s’agit de baisses substantielles, probablement cohérentes avec celles que connaîtrait une plateforme dont les externalités de réseau sont en train de se déliter.

Via Andrew Hutchinson sur Threads.